Sans-Trêve

A propos

Sommes-nous à la hauteur de l’époque ? “Puisque le temps presse, alors pressons le pas” pouvait-on lire sur une banderole lors de l’entre-deux tour des dernières législatives. Aussi prometteuse que semblait être la séquence de lutte entamée en 2016 lors du mouvement contre la loi travail, suivi par 2018 et les gilets jaunes, le camp de la révolution demeure un mirage. “Pressons le pas”, et pourtant que d’impasses : sectarisme, guerres de chapelles, culte du secret, fétichisme de l’émeute, compromission avec les vestiges de la gauche réformiste, capitulation face à l’impuissance du moment etc. Cela s’est d’autant plus ressenti lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites. Certes dans les manifestations massives de la gauche, dans les quelques blocages économiques ou dans les journées de grèves sporadiques, des initiatives audacieuses ont permis de soutenir et d’alimenter le débordement à certains endroits. Mais nous ne pouvons pas en rester là. Quid des espaces d’organisation du mouvement ? Quid des mots d’ordre plus ambitieux et puissant que la retraite à 60 ans ? Quid de la perspective à court et long terme d’une prise en main totale sur nos vies ? En deux mots, quid d’une stratégie révolutionnaire ?

Nous sommes de celles et ceux ayant participé ou participant à la récente apparition des groupes autonomes publics et ouverts, centrés sur les idées d’intervention et de composition en leur sein comme dans le mouvement social. Ces groupes tentent de dépasser le sectarisme du milieu autonome, de diffuser des pratiques de solidarité et de débordement face à l’État mais aussi de permettre au plus grand nombre de s’engager sans pré-requis idéologique strict. Malgré ces tentatives ou celles portées par d’autres camarades, force est de constater qu’un certain nombre de limites entrave la construction d’un camp révolutionnaire. Quelle ouverture, quand nos formes d’organisation demeurent si peu visible, désirable, rejoignable auprès du grand nombre ? Encore trop souvent, ces groupes n’arrivent qu’à attirer des convaincu.e.s. Quelle intervention, lorsque celle-ci s’articule difficilement à l’élaboration et la diffusion d’un discours révolutionnaire ? Encore trop souvent, les groupes autonomes n’arrivent pas à dépasser la division entre théorie et pratique. Quelle composition, alors que les groupes autonomes ont tant de mal à articuler leurs actions ? Encore trop souvent, nous menons nos combats essentiellement en parallèle sans prendre le temps de confronter nos différentes approches.

Tous ces constats appellent, à notre sens, à ouvrir un nouvel espace de discussion et d’analyse concrète de la situation ainsi que des manières de nous en saisir : un média.

Un média émanant de l’organisation concrète pour sortir de l’atomisation. Il s’agit pour nous de construire un espace permettant l’expression et la mise en lien de celles et ceux qui luttent concrètement.

Un média d’élaboration stratégique pour sortir de l’insuffisance tacticienne. Nous voulons créer un espace où des camarades et des groupes organisés peuvent défendre des perspectives stratégiques et porter des mots d’ordre dans des séquences de mouvement sans craindre la dissolution ou l’auto-censure. Il s’agit de dépasser les prises de position qui ne se limitent qu’au court terme d’une séquence donnée et de porter une réflexion plus ambitieuse sur le processus révolutionnaire ici et maintenant.

Un média assumant les contradictions entre les révolutionnaires. Nous voulons construire un espace où leurs différentes positions pourraient se confronter de façon constructive, sur la base des implications concrètes des manières de nous saisir de la situation. Nos contradictions nous poussent à mieux faire, à élaborer et expliciter nos perspectives stratégiques, à affuter nos positions, à tisser des lignes, à articuler nos interventions, à créer un nous, en définitive à les dépasser.

Un média de conspiration publique pour sortir du devenir sectaire des groupes autonomes. Il ne s’agit pas seulement de se rendre rejoignables et de démystifier un milieu nébuleux, mais surtout de construire la désirabilité de la révolution et de son organisation. Comme le soleil conspire contre les ténèbres, nos imaginaires et pratiques doivent être portées aux yeux de tous.tes.

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